ESS et entreprenariat : difficile de construire un business model viable

Ce soir, les coopérateurs du “Working Share”, 1er tiers-lieu rochelais créé en coopérative, célèbrent une étape importante dans la consolidation de leur modèle économique, en devenant propriétaires fonciers de l’un de leurs bâtiments d’accueil (l’autre étant du parc de la CDA).

Bravo pour cette étape structurante dans leur modèle économique ! 

C’est toujours une jolie nouvelle pour tous les acteurs de l’ESS, l’enjeu majeur demeurant, pour nous tous, la robustesse et la viabilité financière de nos modèles centrés sur la réponse à des besoins de la société… 

Sans revenir sur les différents écueils vécus par les acteurs ESS, c’est l’un des points saillants retenus à la présentation de la stratégie ESS de l’Agglo de La Rochelle du 9 juillet : oui, l’enjeu majeur est travailler collectivement à consolider les modèles économiques, dans une tendance de baisse des subventions. 

Dans l’entreprenariat ESS, l’économie circulaire est un très bon exemple de “la difficulté d’en vivre”. 

Certains des entrepreneurs en économie circulaire sont avant tout des artisans. On voit beaucoup de projets d’up-cycling, où les séries sont petites, et le travail avec la main très important. Ils viennent à l’activité économique suite à un coup de cœur sur une matière ou l’envie de trouver une solution, en donnant nouvelle vie à un déchet. 

“L’Atelier PUMM est venu par un constat simple lors d’une visite en déchetterie suivi d’une virée boutique de décoration pour faire un cadeau : c’est fou tout ce que l’on jette d’un côté et tout ce que l’on achète neuf de l’autre.”

“Carasel est né le jour où Audrey Travel est tombée amoureuse du carton.”

Ces citations proviennent des portraits écrits par des étudiants en fin de Master SPE Management Environnemental de l’IAE La Rochelle Université. Chaque année, dans le cadre du cours de mise en application du management de projet DD, j’accompagne un groupe d’étudiants à l’Atelier CyclaB. Situé en Charente-Maritime à Surgères, ce tiers-lieu dédié à l’innovation en économie circulaire est financé par une collectivité, le Syndicat Mixte Cyclad. 

Cette visite est aussi une rencontre avec des entrepreneurs en économie circulaire qui partagent avec les étudiants en toute transparence toutes leurs difficultés. Cela provoque très souvent une prise de conscience, sur la diversité des écueils et la durée (toujours sous estimée) entre le projet et une activité rentable et sereine…  

En complément de leur mission de mise en application définie selon les besoins des entrepreneurs, les groupes doivent produire en 4h un support écrit/video/podcast sur leurs clients pour une cible de lecteurs non avertis en économie circulaire. Voici les portraits de deux femmes créatrices d’objets de décoration, Audrey de Carasel et Clotilde de l’Atelier Pumm. 

CARASEL 

Issam, Anouck, Eva, Maria et Loanne ont travaillé pour Audrey Travel, Dentellière de carton 

Matière : carton de réemploi. Elle utilise des cartons destinés à être jetés pour fabriquer des éléments de décoration originaux. Certaines pièces sont uniques, 100% charentaises et conçues à partir d’éléments chinés. Membre de la Promo des Trophées CyclaB de l’Économie Circulaire, elle est accompagnée notamment pour le sourcing du carton. 👉 Plus d’info : www.carasel.fr

Carasel est né le jour au Audrey Travel est tombée amoureuse du carton.

Carasel c’est l’histoire d’Audrey. Audrey a toujours su faire quelque chose de ses mains. Il y a près de deux ans, lorsqu’elle éprouve éprouve le besoin de revenir à un travail manuel à connotation artistique, c’est là qu’elle découvre le pouvoir du carton.

Cette matière qui est présente absolument partout dans notre quotidien, et qui, une fois utilisée, devient un déchet, n’a presque plus de secret pour Audrey. Elle n’y voit pas un déchet mais bien une ressource. Plus qu’une ressource, le carton va devenir la matière première d’un artisanat d’art.

Audrey prend le parti de travailler ce carton destiné aux déchetteries, pour le sublimer, le rendre lumineux, haut de gamme et unique ! Autodidacte, elle se forme par ses propres moyens mais également lors d’un stage auprès d’un autre artisan d’art, avec qui elle apprend l’art de la dentelle.

Son savoir-faire lui permet de créer un objet poétique, doux et haut-de-gamme, à partir d’un objet purement utilitaire. Elle travaille le carton comme une brodeuse travaillerait le fil.

Dans une logique de réemploi, et de revalorisation des matières, elle passe du temps à chiner et réhabiliter des pieds de lampes, assise de fauteuil… qui pourraient servir ses créations. Sa créativité l’emmène sur différents terrains de jeu. Si elle s’essaye à la sculpture, elle crée aussi des luminaires de toutes sortes, en passant par des tabourets, ou des abats-jours…

Lorsqu’on l’entend parler de son artisanat, le plus fascinant c’est t’entendre la passion dans sa voix. Elle n’est qu’au prémisse de l’art du carton. Elle nous dit elle même qu’il lui reste tout un monde à découvrir.

Ça y est ? Votre curiosité est attisée ? Alors n’attendez plus pour aller jeter un oeil à ses créations : https://www.instagram.com/audreycarasel/ 

Atelier PUMM 

Louise, Josselin, Laurianne, Clara et Salomé ont travaillé sur les besoins de Clotilde Douay qui crée des objets de décoration artisanaux et écoresponsables, composés à plus de 70% de matériaux recyclés, comme les coquilles d’huitres. Son projet avec l’Atelier est de prototyper et tester de nouvelles matières de réemploi. 👉 Pour en savoir plus : https://atelier-pumm.com/

Bravo pour ces contributions ! Dans le cadre du partenariat entre l’Université et l’Atelier CyclaB, la prochaine promotion sera à nouveau sollicitée par des entrepreneurs en demande…