Alors que le coronavirus poursuit sa progression, plus de 3 milliards de personnes sont aujourd’hui confinées sur la planète. Toutes les entreprises, toutes tailles confondues, sont confrontées à cette situation particulière et voient leur fonctionnement bouleversé. De plus en plus d’entreprises, ou branches d’activité, se mobilisent pour adapter leur pratiques professionnelles aux exigences réglementaires et ainsi concilier la lutte contre la propagation de la pandémie avec leur survie économique. Toutes les activités ne sont pas sur le même point d’égalité. Certaines peuvent s’adapter plus ou moins facilement au télétravail et ainsi continuer à fonctionner, d’autres ne peuvent que se préparer au déconfinement. Comment cela est-il vécu à COAPI qui regroupe une vingtaine d’activités dans des domaines très variés?
À COAPI, la première décision prise pour permettre aux coapiens de poursuivre malgré tout leur activité, fut d’installer dès le 17 mars, leur salariée, notre fabuleuse comptable, à la maison! Et oui, sans suivi de toute la paperasse, de la facturation, des notes de frais… pas de rentrée d’argent!
Une grande partie des ES de COAPI sont familiarisés avec le télétravail, notamment pour des activités de conseil, d’études, de management… Pour autant peu nombreux sont ceux qui travaillent exclusivement de cette manière. Le premier réflexe a donc été de réfléchir aux façons de faire évoluer les activités en palliant au fait de ne pas pouvoir se déplacer. La visio-conférence ou l’utilisation de la vidéo et le paiement direct en ligne sont apparus comme les premiers outils facilement et rapidement mobilisables.
Ainsi, toutes les activités de formation se sont-elles mises à enseigner à distance, via des outils de visio-conférence. Si les outils en eux même sont assez faciles à utiliser, “faire cours en visio, nécessite 3 fois plus de travail qu’un cours classique, et demande beaucoup plus de concentration.” Les interactions semble moins faciles et plus le nombre d’élèves est important, plus il est difficile de s’assurer de la compréhension de chacun.
Faire de la formation, cela est apparu comme une activité complémentaire pour certains dont l’activité principale est en standby. Ainsi, l’un des coapiens a mis à profit le confinement pour diversifier son offre commerciale et apprendre à créer et mettre en ligne des cours, disponibles directement sur son site Internet. Une autre, transforme les ateliers qu’elle propose normalement en petit groupe en présentiel, en visio-atelier!
D’autres professionnels, notamment les thérapeutes, se sont organisés de façon à pouvoir préserver une partie de leur patientèle : création d’un bureau virtuel, visio ou téléconsultation, paiement direct en ligne… ils ont pu échanger leurs points de vue divergents sur ces différents outils et chacun à sa manière poursuivre son activité, tant bien que mal, car le virtuel n’a pas naturellement sa place dans la relation entre le thérapeute et son patient.
En outre, il existe toujours les problèmes liés à la technique. Si dans le monde professionnel celle-ci est rapidement appréhendée, du côté de la patientèle, des clients ou autres consommateurs particuliers, cela n’est pas forcément le cas. En effet, alors que pour les étudiants le téléchargement d’une “appli”, rime avec quotidien, pour les personnes d’un certain âge, cela n’est pas évident, parfois insurmontable! D’autant plus que la fracture numérique sur notre territoire est une réalité. D’autres ont ainsi essayé de mettre en place des réunions de travail en visio, notamment avec les élus qui les avaient missionnés. Là encore, lorsque la technique ne semble pas insurmontable, les ES sont confrontés à d’autres obstacles liés notamment au calendrier électoral ou au fait que l’objet de la mission apparaît soudainement bien loin des préoccupations du commanditaire, happé par l’urgence de la crise sanitaire qu’il doit gérer localement.
De plus, le développement des pratiques de consultations ou vente en ligne, ont soulevé la nécessité de mettre en place le paiement direct en ligne. Ce sujet est d’autant plus complexe qu’une coopérative a une gestion comptable bien particulière (et oui, les Entrepreneurs Salariés délèguent leur comptabilité, autre avantage de ce statut!) Le confinement aura eu le mérite d’accélérer la réflexion de COAPI sur ce point. Le groupe de travail qui s’est constitué dès fin mars a d’ores et déjà mis en place un système provisoire et planche sur une solution plus pérenne.
Ainsi si le télétravail ou la vidéo peuvent pallier au confinement, enrichir l’offre commerciale, et minimiser le recours au chômage partiel (et oui les ES y ont droit!), cela apparaît plus comme un outil complémentaire, voire provisoire, qui permet de maintenir le contact, sa visibilité, en attendant un retour “à la normale”.
D’où l’importance aujourd’hui à COAPI, d’anticiper les recommandations gouvernementales et d’impulser une démarche collective mais également individuelle pour que chaque ES adapte et relance progressivement son activité à partir du 11 mai. Cela sera l’objet d’un prochain article.
Un article de Virginie Troquereau.